Pétition: Sauver les banques, seulement en toute transparence et avec des exigences climatiques

Les événements se succèdent sur la place financière. Au milieu de tout cela, les (encore) deux grandes banques Credit Suisse et UBS ainsi que la Banque nationale suisse (BNS), l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) et même le Conseil fédéral. L’Alliance climatique et d’autres organisations demandent dans une pétition que le sauvetage des banques ne se fasse qu’avec la transparence et des conditions climatiques.

La semaine dernière, la BNS a assuré du jour au lendemain la survie du Crédit Suisse en crise en lui accordant un crédit de 50 milliards de francs. Cet accord a été conclu à huis clos : On ne sait pas à quelles conditions nos fonds publics ont été prêtés et ce que le Credit Suisse doit fournir en contrepartie pour couvrir d’éventuelles pertes.

Scandale démocratique

Pendant des années le Credit Suisse a basé son activité économique sur le profit à tout prix – causant scandales de corruption, violations des droits humains et alimentant la crise climatique. Ces pratiques sont à l’origine de la crise dans laquelle se trouve le Credit Suisse.

La BNS a agit au dernier moment, utilisant de l’argent public pour renflouer un acteur privé défaillant.

Aujourd’hui, la situation bancaire en Suisse est déjà différente : L’UBS va reprendre sa concurrente Credit Suisse pour un montant total de trois milliards de francs. La Confédération accorde à l’UBS une garantie de 9 milliards de francs afin de réduire les risques éventuels pour la grande banque. La Banque nationale soutient la reprise par un prêt pouvant atteindre 200 milliards de francs.

Dans une pétition, nous demandons :

  • Une transparence totale sur les conditions de prêt de sauvetage entre la BNS et le Credit Suisse, en particulier le collatéral mis à disposition par la banque de Zürich garantissant les pertes potentielles.
  • A ce que toute assistance future de la BNS et de la Confédération à Credit Suisse et d’autres banques suisses soit conditionnée au respect de directives socialement juste et soutenable (climat et biodiversité)
  • La BNS et la Confédération doivent efficacement réguler les acteurs financiers privés en prenant en compte le principe de précaution et d’indispensables facteurs de durabilité.

Signez MAINTENANT notre pétition “Leurs scandales – notre argent public : ça suffit !”

 

Pourquoi c’est important?

Le Credit Suisse se trouve dans une crise structurelle depuis plus de 10 ans. Elle est basée sur sa profonde culture du profit à tout prix et à court terme ainsi qu’un manque de réglementation stricte en Suisse. Cette dernière décennie a ainsi été marquée par de nombreux scandales :

Le Credit Suisse a contribué à plonger le Mozambique dans la crise de sa dette publique sur fond d’exploitation d’un gigantesque gisement de gaz. Poursuivi en justice aux USA et en Grande Bretagne, la banque doit désormais payer des centaines de millions de francs de réparation. L’enquête « Swiss Secrets » a par ailleurs révélé l’année dernière que la banque a hébergé des fonds de clients sulfureux dont plusieurs dictateurs. En outre, la même année, la banque a été condamnée dans une affaire de blanchiment liée à un réseau bulgare de trafic de cocaïne.

De plus, le Credit Suisse soutient massivement les entreprises qui promeuvent le fracking, engendrant des conséquences catastrophiques dans le monde entier. Par exemple, dans le cadre du boom du GNL au Texas et au Nouveau-Mexique. Et pour cause, les actionnaires majeurs de la banque Zurichoise incluent l’Arabie Saoudite et le Qatar ; refusant aujourd’hui d’éponger les pertes.

Le Credit Suisse fait partie des 30 banques mondiales considérées comme trop grosses pour qu’on les laisse faire faillite. Son renflouement met en évidence le manque d’une réglementation qui assure que les institutions financières restent stables et opèrent au service de toutes et tous. La Suisse doit définir maintenant des règles claires pour que le système financier contribue à une économie juste et écologique.