Plus de 10’000 personnes demandent une Banque nationale responsable face à la crise climatique

Par une action sur la Place fédérale, des associations environnementales, des actionnaires de la BNS et des parlementaires cantonaux demandent au Parlement de préciser le mandat de la BNS en matière de protection du climat et de la biodiversité. Plus de 10’000 signataires de la pétition, qui a été déposée aujourd’hui auprès de l’administration fédérale, soutiennent cette demande. Un climat stable et des moyens de subsistance intacts sont des conditions essentielles pour la stabilité des prix et la stabilité financière.

 

Les « Climate Stripes », qui montrent l’augmentation du réchauffement global chaque année, ont été symboliquement déroulées entre la Banque nationale suisse (BNS) et le Palais fédéral. Elles montrent que le Parlement doit maintenant agir pour adapter le mandat de la BNS en matière de protection du climat et de la biodiversité. Le fait que la BNS elle-même détruise les conditions les plus importantes pour des prix stables et un système financier stable n’est certainement pas dans l’intérêt général du pays. 

 

Réaction à un rapport administratif décevant

La pétition a été lancée fin octobre après la publication du rapport du Conseil fédéral sur la durabilité de la BNS. Le rapport a déçu, car le Conseil fédéral ne voit pas la nécessité d’agir sur l’orientation de la BNS en matière de politique climatique et environnementale. La BNS est très en retard en matière de politique climatique par rapport à d’autres banques centrales ayant des mandats similaires, comme le montrent plusieurs classements internationaux. Les conséquences du dérèglement climatique et de la perte de biodiversité d’aujourd’hui sont les risques financiers de demain. Le mandat de la BNS doit donc également prendre en compte l’endiguement du dérèglement climatique et de la perte de biodiversité, car ils sont essentiels pour garantir la stabilité financière et des prix.

 

Le rapport administratif est contradictoire, laisse de nombreuses questions en suspens et cimente le statu quo. Ainsi, le Conseil fédéral argumente qu’une orientation de la politique climatique entrerait en conflit avec le mandat principal de la BNS. Or, c’est justement une transformation écologique de l’économie soutenue par la BNS et un abandon des placements nuisibles à l’environnement qui permettraient de renforcer la stabilité financière et des prix. Le Conseil fédéral limite volontairement la marge de manœuvre de la BNS, bien que d’autres banques centrales, comme la Banque nationale de Suède, se soient dotées d’une stratégie de durabilité claire et aient commencé à mesurer l’empreinte carbone de leurs réserves en devises étrangères. 

 

Plus de placements nuisibles face à la crise climatique

Plusieurs parlementaires cantonaux ont également assisté à la remise des signatures. Les cantons possèdent ensemble une majorité des actions de la BNS et ont donc un intérêt particulier à sa politique de placement. Avec des placements en devises d’environ 884 milliards de francs (état en juin 2022), la BNS est l’un des plus grands investisseurs publics au monde. Dans sa gestion des placements, la BNS pourrait orienter ses actifs de manière nettement plus durable en appliquant une politique d’exclusion plus stricte, en excluant systématiquement de son univers de placement les entreprises qui ‘causent systématiquement de graves dommages à l’environnement. 

Les initiateur·trices de la pétition attendent maintenant du Parlement qu’il adapte rapidement le mandat de la BNS, car le temps presse.